Décolonisations, du sang et des larmes

La décolonisation française est le plus long conflit que la France aura connu au XXe siècle. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et durant trois décennies, la République s’est acharnée à conserver ses colonies par tous les moyens. Une histoire peu connue faite de sang et de larmes, d’espoirs et de renoncements qui a laissé des traces encore profondes aujourd’hui. La Fondation a soutenu la réalisation de ce film documentaire en deux parties, produit par Cinétévé pour France Télévisions, et diffusé pour la première fois sur France 2 le 6 octobre 2020 à 21h.

Réalisés à partir d’images d’archives en grande partie inédites et mises en couleur, ces deux films en résonance avec les débats les plus brûlants de notre société actuelle donnent la parole aux témoins, acteurs et victimes de cette page douloureuse de notre histoire ainsi qu’à leurs descendants. Trois générations qui des années après les faits sont les dépositaires d’une mémoire à vif et dont les récits constituent une histoire commune qui n’en finit pas de nous façonner et de faire débat. Décolonisations, du sang et des larmes nous rappelle que désormais le dernier grand tabou de l’histoire de France doit se raconter à plusieurs voix.

 

 

Présentation des films

Partie 1 : La fracture (1931-1954)
Dès les années 1930, alors que l’empire colonial français est à son apogée, les premières revendications d’indépendance se font entendre mais la France reste sourde à ces manifestations. La Seconde Guerre mondiale va rabattre les cartes et remettre en question un système de domination qui semblait jusque-là immuable. S’engage alors un cycle de répressions qui va durer un quart de siècle. Du Sénégal à l’Indochine et de Madagascar à l’Algérie en passant par le Maroc et la Côte d’Ivoire, la France va tenter coûte que coûte de conserver ses colonies. En vain.

Partie 2 : La rupture (1954-2017)
Après huit années de conflits meurtriers, l’Empire colonial français craque de toutes parts. La défaite de Diên Biên Phu oblige la France à abandonner l’Indochine, puis ses comptoirs indiens. Pour tous les peuples colonisés, c’est une étincelle : la France, aussi puissante qu’elle soit, peut être vaincue. La Guerre d’Algérie éclate aussitôt. De l’Afrique aux Antilles en passant par l’océan Indien et la Polynésie, l’incendie se propage mais à rebours du vent de l’histoire, la République répond par la force quand elle n’use pas de la ruse pour tenter de préserver ses possessions.

 

Note d’intention des auteurs

L’histoire de la décolonisation française débute avec la Seconde Guerre mondiale ; mais cette fois, la puissance occupante, c’est la France. Une occupation brutale, qui s’achève dans le sang et les larmes et qui devait enfin être racontée dans toute son ampleur et sa complexité.
Au cours de nos recherches et de nos tournages aux quatre coins du monde, nous nous sommes attelés à comprendre les destinées de ces hommes et de ces femmes dans ce qui fut une guerre de trente ans. Un conflit au cours duquel la République a déployé un système répressif d’une violence inouïe afin de conserver ses colonies à tout prix.
Au-delà d’une histoire politique, nous avons choisi de rassembler les mémoires encore à vif de cet événement fondateur en interrogeant les témoins qui ont vécu ces événements de l’intérieur mais aussi leurs descendants. Au terme d’une minutieuse enquête, de part et d’autre du miroir colonial, une quarantaine d’entre eux ont accepté de nous livrer leurs témoignages. Tous sont porteurs d’une mémoire meurtrie.
Mise en écho avec des archives en grande partie inédites mises en couleurs, cette somme de récits personnels constitue une grande histoire collective, une histoire commune que chacun peut désormais s’approprier pour comprendre ce traumatisme indélébile qui n’en finit pas de nous façonner.

 

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