État de New York : domination démocrate

Malgré un contexte sanitaire demeurant critique aux États-Unis, la campagne électorale se poursuit et le retrait des primaires démocrates de Bernie Sanders a fait de Joe Biden l’adversaire de Donald Trump en novembre prochain. À l’approche du scrutin, Renan-Abhinav Moog propose une analyse électorale historique de différents États, afin de saisir les rapports de force politiques locaux, décisifs quant à l’issue du scrutin fédéral. Après le Vermont, l’Alaska, la Floride, le Texas, la Californie, le Wyoming, l’Illinois, l’Ohio, le Dakota du Nord, le Delaware et le Dakota du Sud, douzième épisode : l’État de New York.


 

L’État de New York a été, pendant cent-cinquante ans, l’État le plus peuplé de l’Union, avant d’abandonner ce titre à la Californie lors du recensement de 1970. D’une superficie supérieure à celle de l’Angleterre, l’État de New York abrite l’immense ville de New York City (NYC) et ses 8,4 millions d’habitants. Mais la métropole new-yorkaise est bien plus vaste – elle déborde sur les États voisins du New Jersey et du Connecticut, en raison de la situation géographique très particulière de NYC, à l’embouchure du fleuve Hudson – et bien plus peuplée : elle compte 23,7 millions d’habitants, ce qui en fait la dixième mégapole mondiale. Les deux tiers de la population de l’État vivent dans la métropole de New York, 40% rien qu’à Long Island, où se trouvent Manhattan, Brooklyn et le Queens.

La baie située à l’embouchure de l’Hudson voit ses premiers explorateurs européens arriver en 1524, avec le navigateur florentin Jean de Verrazane, mandaté par le roi François Ier, en hommage duquel il nomme l’endroit « Nouvelle-Angoulême ». Toutefois, aucune implantation française n’a lieu.

En 1609, c’est autour de l’anglais Henry Hudson de mouiller l’ancre dans la baie, à bord du Halve Maen armé par la Compagne néerlandaise des Indes orientales. Le 11 septembre 1609, Hudson remonte le fleuve, qui porte de nos jours son nom. Les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) revendiquent le territoire allant de l’embouchure à Fort Orange, située au sud-est de l’actuelle ville d’Albany, et le nomment Nouvelle-Néerlande. En 1626, à l’emplacement de l’actuelle Manhattan, est fondée la Nouvelle-Amsterdam, qui devient la capitale de la Nouvelle-Néerlande. La colonie s’étend au sud, avec l’annexion de la Nouvelle-Suède en 1655. Mais les Anglais, implantés en Virginie, voient d’un très mauvais œil cette avancée des Provinces-Unies dans leur direction. Commandées par le duc d’York, les troupes anglaises arrivent près de la Nouvelle-Amsterdam en août 1664 et, en infériorité numérique, le gouverneur de la Nouvelle-Néerlande capitule le 8 septembre. La Nouvelle-Amsterdam passe sous contrôle anglais et est à l’occasion rebaptisée New York, en l’honneur du duc du même nom.

New York change brièvement de nom entre 1673 et 1674, devenant la Nouvelle-Orange, à la faveur d’une reprise de contrôle par les Provinces-Unies, mais les Anglais la récupèrent – définitivement – par le traité de Westminster, en février 1674. Et c’est ainsi que Harlem, quartier bien connu du Nord de NYC, partage le nom de la ville de Haarlem, située aux Pays-Bas.

La Province de New York, colonie du duc d’York, devient une province royale en 1685 lorsque ce dernier devient le roi Jacques II et fait partie des Treize Colonies. Alors que la guerre d’indépendance américaine bat son plein depuis avril 1775, le 4 juillet 1776, les Treize Colonies font sécession de la Grande-Bretagne et forment les États-Unis d’Amérique, qui remportent la guerre en avril 1783. La Province de New York est admise au sein de l’Union le 26 juillet 1788, devenant ainsi le 11e État des États-Unis.

L’État est actuellement le quatrième plus peuplé du pays et le troisième plus riche. S’il était un État indépendant, il serait la 16e puissance économique mondiale. Manhattan est très vite devenue un centre bancaire et financier mondial, symbolisé par la très connue Wall Street. Elle est devenue, plus récemment, un centre de haute technologie, avec la Silicon Alley. Plus au nord, se trouve la Tech Valley, autour d’Albany. L’industrie aéronautique, l’industrie textile, celle du film et le secteur des communications occupent également une place importante dans l’économie de l’État. Le tourisme n’est pas en reste, avec NYC et les chutes du Niagara. Le reste de l’État, plus rural, laisse une large place à l’agriculture. Enfin, New York City est également une des places mondiales du diamant.

Au niveau de la population, l’État de New York est passé d’une population immensément majoritairement blanche (94,6% en 1940) à une population beaucoup plus diversifiée : en 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 58,3% de la population. Si l’État n’est que le 15e en termes de pourcentage (15,2%), il abrite la plus grande population noire du pays en valeur absolue : plus de 3 millions de personnes, dont un peu plus du quart est caribéenne, tandis que la communauté latina a explosé, passant de 9,5% en 1980 à 17,6% en 2010. Près d’un tiers des Latinos sont originaires de Porto Rico : la métropole new-yorkaise est la deuxième agglomération portoricaine après San Juan et la deuxième dominicaine après Saint-Domingue. À cela s’ajoutent 7,3% d’Asiatiques, principalement originaires de Chine et d’Inde – l’État a ainsi, après la Californie, la deuxième plus importante communauté asiatique. L’État abrite également la plus grande population juive après Israël : 26,2% des juifs américains résident dans l’État, où ils représentent 9% de la population totale. Ainsi, 22,4% de la population de Brooklyn, 19,9% de celle de Manhattan, 8,9% des habitants du Queens et 7,3% de ceux de Staten Island sont juifs.

Au niveau religieux, les catholiques représentaient 31% de la population en 2015 (20,8% au niveau des États-Unis) et les juifs 7% (1,9% au niveau national). Les évangélistes, de leur côté, ne représentaient que 10% contre 25,4% pour le pays. Les protestants évangéliques étant un électorat clé pour le GOP (Grand Old Party, Parti républicain), cette sous-représentation a une répercussion politique forte. Cette surreprésentation des catholiques s’explique par la très forte communauté d’Américains d’origine italienne ou irlandaise.

L’économie a eu une forte influence sur la politique new-yorkaise. Ainsi, alors que l’État votait pour le GOP depuis 1916, il bascule dans le camp démocrate lors du scrutin de 1932, premier organisé après le krach de 1929, en votant pour Franklin D. Roosevelt.

Pendant le New Deal, New York reste fidèle à Roosevelt, qui l’emporte en 1936, 1940 et 1944.

En 1948, le démocrate Harry Truman est victime d’une forte concurrence d’Henry Wallace, candidat de l’American Labor Party. Ce dernier obtient d’excellents scores à New York City : 17,2% dans le Bronx, 15,1% à Brooklyn et 14,4% à Manhattan, tous les trois remportés par Truman avec des scores compris entre 51,5% et 54,2%. Privé de nombreuses voix, Truman laisse le républicain Thomas Dewey remporter le scrutin avec 46% contre 45%, ce qui permet au républicain d’empocher 47 grands électeurs.

En 1952, le général Eisenhower, candidat GOP, remporte facilement l’État de New York, avec 55,5% contre 43,6% au démocrate progressiste Adlai Stevenson. Alors que Truman avait remporté quatre comtés dans l’Upstate (Albany, la capitale ; Erie, dont le siège est Buffalo ; Oneida, dont le siège est Utica ; Monroe, dont le siège est Rochester), Stevenson n’en remporte aucun.

Le clivage entre NYC et l’Upstate est particulièrement marqué. Stevenson obtient 58,5% à Manhattan et à Brooklyn et frôle les 60,6% dans le Bronx. En dehors de NYC, son meilleur score n’est que de 47,5% à Albany. Eisenhower dépasse les 70% dans 32 comtés de l’Upstate, qui en compte 55.

L’État a perdu, suite au recensement de 1950, deux grands électeurs, et en compte désormais 45.

Quatre ans plus tard, Eisenhower retrouve Adlai Stevenson sur sa route et en a encore raison plus facilement. Il obtient 61,2% contre 38,8% au démocrate, dans l’un des deux seuls matches rejoués de toute l’histoire des États-Unis (l’autre étant le scrutin de 1892 au cours duquel l’ancien président Groover Cleveland, battu en 1888, pris sa revanche sur le républicain Benjamin Harrison). Malgré un recul, Stevenson remporte une nouvelle fois le Bronx, Manhattan et Brooklyn, ce qui lui permet d’être majoritaire à NYC, malgré un faible score dans le Queens (40,6%) et à Staten Island (23,4%).

En 1960, John Fitzgerald Kennedy, élu du Massachusetts voisin, fait une percée suffisante dans l’Upstate et dans le Queens (qui n’avait pas voté démocrate depuis 1936) pour lui permettre de s’imposer à l’échelle de l’État avec 52,5% contre 47,3% à Richard Nixon. Avec 66,2% à Brooklyn, 54,7% dans le Queens, 65,3% à Manhattan et 67,9% dans le Bronx, Kennedy dépasse les 62% à NYC. Il ajoute à cette nette victoire les comtés d’Erie (Buffalo), Albany, Oneida (Utica) Niagara (Niagara Falls), Clinton (Plattsburgh), Montgomery (Amsterdam) et Franklin (Malone). Enfin, il ne rate Monroe County (Rochester) que de 7100 voix.

Assassiné en 1963, Kennedy est remplacé par son vice-président, le Texan Lyndon B. Johnson.

En 1964, l’État de New York perd une nouvelle fois deux grands électeurs : il en envoie désormais 43 au sein du Collège électoral.

Candidat à sa réélection, Lyndon B. Johnson remporte 68,6% dans l’État de New York. Sa victoire est d’une telle ampleur qu’il remporte l’intégralité des 62 comtés, y compris Steuben et Putnam, qui n’avaient pas voté démocrate depuis 1912, mais également Allegany, Genesee, Livingston, Orleans, Tioga, Wayne et Wyoming, qui, eux, n’avaient jamais voté pour le Parti démocrate depuis la Guerre de Sécession. Le même jour, le sénateur GOP Kenneth Keating, élu depuis 1958, mord la poussière, ne remportant que 43,4% face à son jeune challenger démocrate, Robert F. Kennedy, frère cadet de John F. Kennedy.

Assassiné à son tour en 1968, Robert F. Kennedy est remplacé par le républicain Charles Goodell. Malgré le soutien du Parti libéral en 1970, Goodell est largement battu, distancé par le conservateur James Buckley et le démocrate Richard Ottinger.

En 1968, c’est le démocrate Hubert Humphrey qui remporte le scrutin, en distançant Richard Nixon. Avec 49,8%, il frôle les 50%, tandis que Nixon obtient 44,3 et George Wallace, 5,3%. Humphrey remporte une victoire décisive à NYC, avec 70% à Manhattan, 63,1% à Brooklyn, 62,4% dans le Bronx et 53,6% dans le Queens. Il s’impose également dans les comtés d’Albany, de Buffalo, de Niagara Falls et de Schenectady. De son côté, George Wallace obtient ses meilleurs scores à Putnam (9,8%) et à Staten Island (9,2%), où vit une très importante communauté italienne, principalement venue de Brooklyn, grâce à la construction du pont Verrazzano.

En 1972, alors que l’État passe de 43 à 41 grands électeurs, Nixon triomphe très largement à New York : il remporte 58,5%, distançant le démocrate George McGovern qui n’obtient que 41,2%. Tandis que tout l’Upstate se teinte de rouge, seuls les trois comtés new-yorkais du Bronx, de Manhattan et de Brooklyn restent démocrates.

Nixon remporte les comtés urbains d’Albany et de Buffalo et s’impose dans le Queens. 1972 sera toutefois la dernière élection où le GOP aura remporté ces trois comtés.

En 1976, Carter profite d’une belle progression dans les zones urbaines de New York City, Buffalo et Albany, pour s’imposer avec 52% dans l’État, face aux 47,5% du sortant Gerald Ford. Carter, gouverneur de Georgie, est le premier candidat du Deep South à remporter l’État de New York depuis le scrutin de 1848. La ville de New York vote à 66,4% pour Carter, qui signe ainsi la troisième meilleure performance démocrate, après Lyndon Johnson en 1964 et Roosevelt en 1936. Il y remporte près de 717 000 suffrages d’avance, tandis qu’il n’en a qu’un peu moins de 289 000 à l’échelle de l’État. Dans l’Upstate, Carter ne remporte qu’Albany, Buffalo et Sullivan County. Cette même année, les démocrates récupèrent au Sénat le siège jadis occupé par Robert F. Kennedy. En effet, ce siège avait été remporté par le conservateur James L. Buckley lors du scrutin de 1970. Ayant rejoint le GOP en 1976, Buckley est néanmoins battu par l’ancien ambassadeur américain auprès des Nations unies, le démocrate Daniel Patrick Moynihan, catholique et d’ascendance irlandaise.

En 1980, l’indépendant John B. Anderson obtient le soutien du Parti liberal de New York et dépasse les 7,5%. Cette performance permet à Ronald Reagan de remporter l’État, avec 46,7% contre 44% seulement au président sortant, Jimmy Carter. Carter l’emporte à NYC, Buffalo et Albany et fait basculer Monroe County (Rochester) et Niagara County. À New York City, Carter pâtit de la concurrence d’Anderson et passe de 66 à 55%, tandis que Reagan améliore la performance de Ford, en passant de 33 à 37%. Anderson dépasse les 10% à Tompkins County, où se trouve notamment l’Université de Cornell, et dans les comtés de Broome, d’Otsego, de Schenectady et d’Albany.

Tompkins County est remporté par Walter Mondale en 1984, qui devient le troisième démocrate à le remporter depuis la Guerre de Sécession, après Woodrow Wilson en 1912 et Johnson en 1964. Il remporte deux autres comtés dans l’Upstate, correspondant aux villes de Buffalo et d’Albany et dépasse les 60% à New York City. Mais cela est insuffisant pour lui permettre de remporter l’État : il s’incline avec 45,8% contre 53,8% à Reagan.

L’État de New York perd alors 5 grands électeurs, passant de 41 à 36.

En 1988, le vote démocrate des comtés urbains va faire pencher la balance en faveur de Michael Dukakis, qui remporte 51,6% contre 47,5% à George H. Bush. Aux quatre comtés new-yorkais, Dukakis ajoute des victoires décisives à Albany et Buffalo et des conquêtes à Schenectady, Niagara, Montgomery et Broome. Enfin, il conserve Tompkins County, grâce au vote étudiant, particulièrement nombreux dans ce comté très universitaire.

En 1992, New York perd encore une fois des grands électeurs et n’en conserve que 33, restant tout de même le deuxième État, le Texas n’étant passé qu’à 32.

La candidature de Ross Perot, qui décroche 15,8%, n’empêche pas Bill Clinton de surpasser le président sortant George Bush, en frôlant les 50%, contre seulement 33,9% à Bush. Clinton remporte 21 des 55 comtés de l’Upstate, et progresse à Long Island, en remportant Nassau County. À NYC, il triomphe très largement : 78,2% à Manhattan, 73,7% dans le Bronx, 70,7% à Brooklyn et 62,9% dans le Queens.

Coup de tonnerre en 1994 : alors qu’il était favori à sa réélection pour un quatrième mandat consécutif, le gouverneur démocrate Mario Cuomo est battu par le républicain George Pataki. Malgré ses excellents scores à NYC, Cuomo est emporté par la vague GOP qui s’abat sur l’Upstate. Pataki remporte l’élection avec 48,8% contre 45,4% seulement au sortant, pourtant soutenu par le maire républicain de NYC, Rudy Giuliani.

L’effondrement de Perot en 1996 se fait très largement à la faveur de Bill Clinton, qui frôle les 59,5%, tandis que Bob Dole ne remporte que 30,6%. Pour la première fois depuis 1964, un démocrate remporte une majorité de comtés : seuls 11 votent pour le GOP. Pour la première fois depuis 1964, tous les comtés de NYC votent pour les démocrates, y compris Staten Island. Clinton remporte également tous les comtés de Long Island, ajoutant à sa conquête de 1992 celle de Suffolk County.

En 1998, les démocrates conquièrent le deuxième siège de Sénateur, à l’issue d’une campagne très dure opposant le sortant républicain Al D’Amato au démocrate libéral Chuck Schumer. D’Amato, soutenu par le gouverneur Pataki, le maire de NYC Rudy Giuliani et son prédécesseur démocrate, Ed Koch, est finalement battu de plus de 10 points par Schumer. Pour la première fois depuis 1946, New York a deux sénateurs démocrates.

En 2000, les démocrates améliorent encore leur performance : Al Gore remporte 60,2% des suffrages contre 35,2% à George W. Bush. C’est la deuxième fois seulement qu’un démocrate remporte plus de 60% à New York, après la vague de 1964. Bush ne remporte que 4 districts congressionnels sur 31 – les 22e, 23e, 27e et 31e– tous situés dans l’Upstate. Parmi les 27 districts remportés par Gore, les 2e, 3e, 13e, 19e, 20e, 24e, 25e et 30e districts ont un représentant GOP. Les démocrates conquièrent par la même occasion le 2e district, où Steve Israel remporte le scrutin après le départ du sortant Rick Lazio, parti tenter sa chance au scrutin sénatorial (en remplacement de Rudy Giuliani) contre une certaine… Hillary Clinton. Gore remporte 77,9% à NYC et 54,5% dans le reste de l’État, contre 18,2% et 45,5% à Bush.

Perdant deux grands électeurs suite au recensement de 2000, New York n’en conserve que 31 pour le scrutin de 2004, devenant le troisième État le mieux représenté au sein du Collège électoral après la Californie et le Texas. John Kerry remporte 58,4%, en retrait de 1,8 point par rapport au score de Gore quatre ans plus tôt. Bush, de son côté, remonte à 40,1%. Bush fait une remontée dans les comtés hors NYC de Long Island, qui lui permet de perdre avec une marge beaucoup plus faible qu’en 2004 : 46,1% contre 52,3%. À NYC, John Kerry frôle les 75%, contre seulement 24,1% au président sortant. Enfin, le démocrate est majoritaire de peu dans l’Upstate : il devance George W. Bush de 1275 voix sur plus de 3,1 millions de suffrages, grâce à d’excellentes performances à Albany, Rochester, Syracuse et Buffalo. Kerry distance Bush dans 20 des 29 districts congressionnels, dont le 25e ayant un représentant GOP et le 27e, qui bascule dans le camp démocrate. De son côté, Bush remporte à une très courte majorité le 1er district, dont le représentant est le démocrate Tim Bishop.

Républicain mais populaire, le gouverneur Pataki est réélu à deux reprises, en 1998 et 2002. Atteint par la limite de cumul des mandats dans le temps, il se retire en 2006 et le Procureur général de New York, le démocrate Eliot Spitzer, remporte largement le scrutin organisé en novembre, battant le républicain John Faso par 65,3% contre 27,1%.

Deux ans plus tard, Barack Obama améliore le score de Kerry et remporte 62,9% face aux 36% de John McCain. Les démocrates conquièrent trois districts congressionnels (n’en laissant plus que 3 sur 29 au GOP) mais également deux sièges au Sénat de l’État de New York, ce qui fait basculer la majorité en leur faveur. Ajouté à celui de l’Assemblée de New York, que les démocrates ont fait basculer en janvier 1975, ce contrôle permet aux démocrates d’occuper l’ensemble des postes clés dans l’État, pour la première fois depuis 1936. À NYC, Obama remporte 79,3% contre 20,1% à McCain. Ce dernier obtient un meilleur score dans le reste de l’État, avec 44,9% contre 55,1% à Obama. McCain remporte le 13e district, jusque-là représenté par le républicain Vito Fossella, qui ne se représentait pas. Son siège est toutefois remporté par le démocrate Michael McMahon. Les démocrates font également basculer les 25e et 29e districts.

En 2012, l’État perd à nouveau deux délégués, arrivant à 29 grands électeurs, à égalité avec la Floride. Barack Obama, candidat à sa réélection, remporte l’État avec une plus forte marge qu’en 2008 (faisant de New York l’un des six États ayant plus voté pour Obama en 2012 qu’en 2008) ; il remporte 63,3% contre 35,2% à Mitt Romney, pourtant élu du Massachusetts voisin. Cette amélioration s’explique par un score inédit à NYC : 81,2%, faisant d’Obama le premier candidat de toute l’histoire américaine à dépasser les 80% dans la ville.

En 2016, alors qu’elle était sénatrice de l’État de 2000 à 2009, Hillary Clinton recule à 59%. Donald Trump, de son côté, remporte 36,5%, améliorant légèrement le score de Romney. Pour la première fois depuis 1944 (Roosevelt contre Dewey), les deux candidats ont pour Homestate New York.

Trump fait basculer 20 comtés qui avaient préféré Obama en 2012, dont 18 dans l’Upstate, les deux autres étant Staten Island et Suffolk County situé à Long Island, lequel n’avait pas voté GOP depuis 1992.

Lors de la primaire démocrate, Hillary Clinton avait largement remporté NYC, avec 65,6% (52,4% à Staten Island, 59,1% à Brooklyn, 61,3% dans le Queens, 64,4% à Manhattan et 68,8% dans le Bronx), ce qui lui avait permis de remporter l’État avec 57,5% contre 41,6% à Bernie Sanders.

Toutefois, dans le reste de l’État (Long Island et Upstate), la partie avait été plus serrée, Sanders remportant 454 568 voix contre 502 971 à Clinton.

Du même auteur

Sur le même thème