Jaurès actuel
Que reste-t-il de Jaurès en matière militaire ? Si son modèle d’armée est caduc, sa pensée n’est pas une référence obsolète. Revenir aujourd’hui à Jaurès, c’est accepter de confronter nos raisonnements contemporains à la cohérence d’une pensée restée sans équivalent à gauche, réaffirmer des fondamentaux et poser des repères utiles à l’action politique.
Quatre principes de Jaurès conservent aujourd’hui leur pertinence et tout leur intérêt :
l’interdiction des guerres d’agression,
la continuité de l’idée de patrie,
la nécessaire unité de l’organisation de la paix et de l’organisation de la défense,
l’importance du lien entre l’armée et la nation.
Si l’idée centrale de l’œuvre de Jaurès – « toute guerre est criminelle si elle n’est pas défensive » – fut consacrée par la Charte de San Francisco, les conflits récents font office de douloureux rappels à l’ordre quant à ses idées : il manque aujourd’hui à la politique européenne de défense la force morale, « l’audace et la fermeté des constructions logiques » nécessaires à l’affermissement d’un tel projet politique.