Le monde arabe entre tensions sociales et géopolitiques

Les pays arabes sont parcourus par des crises difficiles à démêler. Si les « printemps » de 2011 ont remis en cause des systèmes qui n’étaient plus viables, ils n’ont pu en traiter les causes économiques et sociales et leur répression a généré de nouveaux conflits, les populations continuant de réclamer un traitement plus digne, comme en Algérie, au Liban et en Irak en 2019.

Mêlées à la géopolitique, ces crises alimentent différents degrés de violence : brutalité extrême de Daech, guerres au Yémen et en Syrie, escalades ponctuelles à Gaza et conflits à répétition en Libye. Dans les zones plus stables, les inégalités s’aggravent entre une élite intégrée dans la mondialisation et le reste de la population.

Pour en débattre, la Fondation a organisé une rencontre publique avec Charles Thépaut, diplomate français, actuellement chercheur invité au Washington Institute for Near East Policy et spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il a notamment travaillé en Syrie, en Algérie, en Irak et dans le cadre de la Coalition internationale contre Daech et il est l’auteur de Le monde arabe en morceaux. Des printemps arabes au recul américain (Éditions Armand Colin, février 2020).

Dans cet essai, il propose une analyse précise de chaque pays de cette région fragmentée. Il en explique également la nouvelle géopolitique, au moment où la Russie, l’Iran ou la Turquie profitent du « retrait » américain du Moyen-Orient. Si le tableau est sombre, ce livre rappelle aussi l’énergie des sociétés qui continuent à vivre, à bouillonner d’initiatives locales, pour dessiner leur avenir malgré les obstacles.

La rencontre était animée par Alexandre Minet, coordinateur du secteur International de la Fondation.

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