Un agenda politique pour les socialistes européens : pour une Europe de progrès

En confiant à Pascal Lamy la responsabilité de présider un groupe de travail chargé de développer une vision socialiste des politiques de l’Union européenne pour la période 2005-2009, j’étais pleinement conscient de la difficulté de cet exercice, de sa complexité et des risques qu’il comportait.

« Il s’agissait d’une première dans l’histoire du Parti socialiste européen qui s’était jusque-là tenu à l’écart du débat entre Commission, Conseil et Parlement européen qui suit les élections européennes et qui débouche sur le programme de travail pour cinq ans de la Commission et de l’Union.

En 1989, 1994 et 1999, le Parti socialiste européen s’était limité à produire un manifeste électoral relativement vague, formulé en termes généraux et censé fournir une orientation politique consensuelle entre nos partis nationaux.

En 2004, les choses étaient différentes. Ayant obtenu la présidence du PSE en avril, j’étais persuadé que nous devions progressivement renforcer le rôle politique du Parti socialiste européen en tant que parti politique européen, en conformité avec la lettre et l’esprit du Traité de Maastricht qui stipule que « les partis politiques au niveau européen sont importants en tant que facteur d’intégration au sein de l’Union. Ils contribuent à la formation d’une conscience européenne et à l’expression de la volonté politique des citoyens de l’Union ». Ayant acquis son indépendance juridique, organisationnelle et financière par rapport à son groupe parlementaire, et bénéficiant désormais d’un financement direct provenant du budget communautaire, le PSE peut et doit remplir cette mission dans le double intérêt de sa famille politique et de la démocratie européenne.

Dans ce contexte, il était essentiel de disposer d’une proposition couvrant l’ensemble de l’agenda politique des institutions européennes pour la période 2005-2009. Pour influencer cet agenda à un moment politique difficile pour la gauche en Europe. Pour pouvoir démontrer que la conduite des affaires européennes ne se fait pas en dehors du jeu politique et démocratique. Il fallait aussi convaincre que l’Europe n’est pas liée à une vision néo-libérale de la société. Telle est la leçon de ce rapport. En ce sens, il répond pleinement au mandat que j’avais donné, au nom de la présidence du Parti socialiste européen, à Pascal Lamy et à son groupe de travail.

L’utilité de ce rapport n’est pas seulement de fournir une vision politique pour l’Europe qui repose sur nos valeurs, elle réside aussi dans les nombreuses recommandations concrètes qui viennent alimenter cette vision. Le rapport, présenté par Pascal Lamy en novembre 2004 à Madrid à tous les chefs de partis socialistes et à nos premiers ministres réunis à l’invitation de José Luis Zapatero, a ensuite très largement inspiré la déclaration politique du Parti socialiste européen sur l’agenda politique européen 2005-2009 adopté par ces mêmes chefs de partis en décembre 2004. Le PSE continuera à s’inspirer de ce rapport et de ses recommandations au cours des mois et années à venir, et notamment dans les débats sur la ratification du projet de Traité Constitutionnel. »

Poul Nyrup Rasmussen, président du Parti socialiste européen
 

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