Observatoire de la culture

L'Observatoire est animé par :

Directrice de l'Observatoire de la culture
Sénatrice d'Ille-et-Vilaine depuis 2014, réélue en 2020

Les crises que nous traversons révèlent l’urgence de faire évoluer nos sociétés contemporaines, pour aller vers plus de solidarités, de justice, de durabilité et de renouveau démocratique. La culture est un levier de cette transition pour peu qu’elle devienne aussi un élément de transformation réelle de notre modèle sociétal, démocratique et social.

Les politiques culturelles évoluent. Le croisement des esthétiques, l’inscription plus forte dans les territoires sont quelques-unes de ces évolutions, mais il s’agit maintenant de les dépasser pour tendre vers une égale participation de toutes et tous à la vie culturelle « de la Cité » et construire une véritable démocratie culturelle fondée sur l’affirmation des droits culturels. Cet objectif élargit ainsi le champ traditionnel d’investigation et d’intervention des politiques culturelles. Il conduit à s’intéresser tout à la fois à ce qui émerge aujourd’hui, aux nouvelles modalités de création artistique, à l’interaction entre les artistes et les habitants. Il conduit aussi à construire une politique culturelle du temps long respectueuse des territoires, attentive à la diversité et attachée aux valeurs éthiques qui entourent le travail et la reconnaissance des artistes.

En un sens, ce renversement revient à énoncer deux principes essentiels :

  • la culture est partout et en chacune et chacun d’entre nous – pour peu d’y prêter attention et de mettre en place les politiques publiques qu’il convient dans le dialogue et la reconnaissance  ;
  • la politique culturelle ne se résume pas à la problématique de la création et de la diffusion artistiques ainsi qu’à l’économie des secteurs afférents. Ses enjeux sont plus larges.

En conséquence, la politique culturelle n’est plus à considérer comme une politique sectorielle, mais comme une politique transversale : au cœur de la politique d’aménagement des territoires, au cœur de la transition écologique à accomplir, au cœur des questions sociales, d’éducation, d’habitat et de solidarités, etc.

Elle se trouve donc à la confluence et au cœur de la transformation sociétale rendue impérative. Par le renouvellement permanent des représentations que la culture induit, par la composition d’imaginaires multiples et pluriels qu’elle propose, elle façonne un espace démocratique à explorer, un espace de rencontres, de débats, parfois de confrontations. C’est dans cette perspective qu’elle facilite l’émergence d’un commun, à mettre en regard du double risque d’uniformité culturelle lié à la mondialisation et à la standardisation des pratiques numériques. Cette question touche à la fois aux phénomènes inquiétants de concentration dans le secteur des médias et des plates-formes et appelle à la nécessité d’une régulation pour garantir l’indépendance et l’autonomie des acteurs concernés.

Il s’ensuit que nos politiques publiques doivent évoluer et protéger, à tout prix, la diversité culturelle. D’où la nécessité de réaffirmer aussi l’importance du service public de la culture. Cette période post-Covid a révélé des fragilités et appelle une vigilance sur l’ensemble du monde artistique aussi bien dans le secteur subventionné que dans le secteur privé, aussi bien dans les dimensions de création, de formation, de production et de diffusion. Certains modèles économiques, ne serait-ce que d’un point de vue environnemental, ne sont plus viables ni soutenables.

Que la culture s’affirme comme un bien commun, écologique et essentiel !

Que nous puissions enfin réussir à rendre le champ social perméable à l’idée même d’art et de culture !

À la fois bibliothèque-ressources sur l’action publique en faveur de la culture et lieu d’échanges ouvert sur les questionnements de notre monde en mutation, l’Observatoire doit mobiliser des acteurs aux compétences diverses – artistes, philosophes, économistes, sociologues, géographes … – pour mettre en débat analyses et propositions, confronter les points de vue et croiser les enjeux culturels avec une société de plus en plus complexe. L’objectif est dès lors de dégager de nouvelles orientations politiques plus en lien avec l’évolution des usages et des pratiques culturelles contemporaines.

Ses membres

Président de Lieux publics (Centre national des arts de la rue et de l’espace public - pôle européen de production) et maire-adjoint de Nanterre
Présidente de la Communauté de communes des Collines du Perche